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Promenade créative dans l'univers de papiers de Claude Billès

08 nov. 2017 — papiers de création, impression numérique
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claude billès

Peinture, impression numérique, découpage, collage, sérigraphie, lithographie… Tous les moyens, toujours étroitement liés au support du papier, sont bons pour expérimenter. "J’ai beaucoup développé le travail sur l’image numérique, ce qui m’a mené à m’intéresser aux beaux papiers, aux encres, à l’impression numérique."

Peinture, impression numérique, découpage, collage, sérigraphie, lithographie… Tous les moyens, toujours étroitement liés au support du papier, sont bons pour expérimenter. "J’ai beaucoup développé le travail sur l’image numérique, ce qui m’a mené à m’intéresser aux beaux papiers, aux encres, à l’impression numérique."

Le mûrissement créatif est un long processus. Claude Billès en a fait un vrai chemin de vie qu’il emprunte en accueillant les embûches, les surprises ou les partages pour mieux avancer dans sa pratique d’artiste pluridisciplinaire. Car s’il refuse quelque chose, c’est bien d’être étiqueté, enfermé dans un domaine. Peinture, impression numérique, découpage, collage, sérigraphie, lithographie… Tous les moyens, toujours étroitement liés au support du papier, sont bons pour expérimenter. Garder l’œil alerte, ouvert au monde et aux autres, ne serait-ce pas là une clef de la création ? Claude Billès cultive en tout cas cette attitude avec beaucoup de sensibilité et d’instinct créatif.

Claude Billès en chemin : dessin, créations numériques, sérigraphie

Claude Billès nous reçoit au cœur de son tout nouvel atelier qu’il partage avec d’autres artistes d’horizons variés, dans le tiers-lieu Open Gare à Biarritz (64). Installé dans l’ancien buffet de la gare de la ville, cet espace complètement dans l’air du temps mixe espace de travail, de création et surtout de rencontres. Rien d’étonnant quand on comprend vite que générosité et ouverture aux autres fait partie de l’ADN de ses créations. Alors, puisque nous sommes dans une gare, pourquoi ne pas voyager dans son univers ?

 

Creative Power : Quels ont été vos premiers contacts avec l’art ?

Claude Billès : J’ai débuté par le dessin en tant qu’auditeur libre aux Beaux-Arts de Perpignan dès l’âge de 11 ans. Je passais tous mes mercredis et samedis à dessiner !

 

CP : Avez-vous alos décidé de faire votre parcours dans le monde artistique ?

CB : J’aurais bien aimé. J’avais même postulé dans une école de BD à Angoulême. Mais mon lycée a envoyé mon dossier de candidature avec du retard ! Cela a été un coup dur pour moi à l’époque. Peut-être du fait de ma jeunesse, je n’ai pas retenté l’aventure. Et c’est pourquoi j’ai délaissé le dessin pendant longtemps. Même si je l’ai beaucoup pratiqué, j’ai toujours trouvé le dessin fastidieux. Il représente une certaine rigidité qui ne me correspond pas. Je l’ai compris peu à peu et j’ai cherché pendant 20 ans un autre mode d’expression.

 

CP : Au fil de cette quête, vous avez fait un détour par la musique qui vous a ramené à vos premiers amours.

CB : En effet, après des études commerciales et quelques boulots anecdotiques, j’ai finalement travaillé en tant que manager de groupes de musique à Paris. C’est via ce travail que je suis revenu aux arts graphiques en réalisant les pochettes d’albums et les affiches des groupes pour lesquels je travaillais. Dès le début j’utilisais des découpages, collages, presque inconsciemment, qui sont devenus ma marque de fabrique.

 

CP : On se doute que vous ne vous êtes pas arrêté là ! Comment avez-vous évolué dans votre quête artistique ?

CB : Après 7 ans en management de musiciens, dans ce domaine qui me passionne et m’a beaucoup influencé, j’ai fait une formation en infographie. Cela m’a permis de me professionnaliser et de pratiquer ce métier au service de clients toujours liés à la musique : studios d’enregistrement, labels… À l’époque, j’ai également découvert Photoshop qui m’a ouvert d’autres horizons que la PAO. Je me suis vite emparé de cet outil !

 

CP : Une fois votre parcours professionnel plus installé, vous avez choisi d’élire domicile au Pays basque. Qu’y avez-vous entrepris ?

CB : Depuis 2000, je suis installé au Pays basque. J’y ai d’abord peint de manière assidue et pour poursuivre mon évolution, je me suis inscrit à une école d’art à Bayonne avec un professeur à l’approche très libre. Ces cours, qui ont duré quelques années, ont été très révélateurs pour moi. On parlait beaucoup, on observait et on expérimentait (peindre dans le noir, les yeux fermés, dans la nature…). Ce professeur nous a nourris et amenés à trouver chacun notre chemin, sans jamais rien nous imposer. Au moment de sa retraite, nous avons monté un collectif, Post Pictura Pictura Est, composé d’une vingtaine d’artistes surtout des peintres abstraits, dont la première exposition a été créée en 2008. Jusqu’en 2014, nous avons exposé une dizaine de fois dans de superbes lieux de la région : la Crypte Ste-Eugénie, la Villa Ducontenia, la Commanderie de Bardos…

 

CP : Comment s’est affinée votre pratique personnelle pendant ces années ?

CB : J’ai beaucoup développé le travail sur l’image numérique, ce qui m’a mené à m’intéresser aux beaux papiers, aux encres, à l’impression numérique. Avec un ami et associé, Xavier, j’ai développé des collections de toiles « Pays basque à la mode pop art » qui ont bien plu. Puis en 2014, dans un nouveau lieu que nous avions investi, Le Carburateur, nous nous sommes mis à la sérigraphie, une méthode que j’adore. J’avais envie de passer à quelque chose de plus artisanal.

 

Claude Billès en chemin vers le papier, "Je vis mon art comme une promenade"

Peu à peu, Claude Billès perçoit plus subtilement le chemin qu’il veut suivre et sa démarche s’affirme. Il intègre ses dédales, les accidents, l’erreur dans son parcours comme autant de composantes artistiques essentielles. Au cœur de cette pratique, le papier, noble ou récupéré, est très présent. Il a été et reste finalement un fil directeur de son évolution. Car on passe toujours par la matière et on y revient sans cesse.

 

CP : Votre marque de fabrique a toujours été le collage et le découpage. Comment vous l’expliquez ?

CB : C’est en effet ma manière de fonctionner, quelque chose de très instinctif chez moi. Je me suis toujours demandé pourquoi je suis plus à l’aise sur du papier que sur la toile. Mais je pense que face à un support physique, sans passer par le biais de l’ordinateur, j’ai plus de mal à savoir où je vais. Car, dans ma démarche, je suis un chemin sans vision préconçue. Je travaille au ressenti, je provoque des rencontres. J’aime le côté progressif du processus et le fait d’être ouvert à l’accident. Dans mes réalisations numériques, en revanche, il y a un cadre plus carré qui me guide. J’en ai l’habitude et je sais vers quel type de résultat je veux tendre.

 

CP : Vous qui avez beaucoup dessiné étant très jeune, quel est votre rapport à cette technique et à la toile blanche ?

CB : J’ai aujourd’hui une sorte de peur du dessin du fait de la rigueur qu’il dégage. Or, j’aime quand les choses se passent assez facilement et non dans la douleur. Toutefois, je n’abandonne pas cette pratique pour autant et je souhaite me mettre en quête d’une manière plus naturelle et instinctive de dessiner. C’est un processus en cours, je sais que cela viendra en son temps.

 

CP : Face aux papiers que vous découpez, collez, réassemblez, détournez, comment qualifieriez-vous votre approche aujourd’hui ?

CB : Ce que je mets en avant le plus depuis ces dernières années c’est l’esthétique de l’erreur. Je le fais avec la photo, un peu la peinture, la sérigraphie avec laquelle il est facile de se tromper. Je reste ouvert à l’accident qui va m’interpeller et m’indiquer le chemin. J’aime beaucoup l’image du chemin de randonnée où l’on rencontre à un moment donné une autre voie possible, une bifurcation. On se dit alors « pourquoi pas ? ». Je vis mon art comme une promenade.

 

CP : Pouvez-vous nous en dire plus sur les types de papiers que vous aimez utiliser ?

CB : Je ne choisis pas le papier en fonction de ce que je vais faire. Je récupère beaucoup de chutes de papier, des journaux pour les jeux avec la typographie. J’aime aussi réutiliser d’anciennes créations personnelles que je vais déconstruire et reprendre dans un nouvel ensemble. En lithographie et sérigraphie, j’utilise beaucoup des papiers des gammes Arches et Rives 250 g ainsi que le BFK Rives. Ils sont bien adaptés à ces pratiques.

 

Le petit détail qui nous a plu ! Pourquoi ce mystérieux nombre « 537718 » en guise de marque de fabrique sur son site Internet et ses réseaux sociaux ? Tapez-le sur une calculette et retournez-la : vous verrez apparaître BILLES 

 

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