Yulia Brodskaya est une jeune artiste russe de grand talent vivant en Angleterre. Sa façon se travailler le papier est tout simplement saisissante ! On croit voir des dessins, mais ce sont en réalité des assemblages très minutieux de bandes de papiers fins formant des portraits, des mots, des images…
Yulia Brodskaya est une jeune artiste russe de grand talent vivant en Angleterre. Sa façon se travailler le papier est tout simplement saisissante ! On croit voir des dessins, mais ce sont en réalité des assemblages très minutieux de bandes de papiers fins formant des portraits, des mots, des images…
Donnant l’impression que l’artiste a tracé ces lignes de papier, la fluidité colorée qui se dégage de ses créations nous transporte dans un imaginaire tourbillonnant. On perçoit un mouvement et une profondeur inattendus du papier de création qui se trouve, encore une fois, destructuré et réinventé. Interview exclusive pour Creative Power !
Nous sommes très heureux de pouvoir vous présenter aujourd’hui l’interview de Yulia Brodskaya, une artiste dont l’œuvre est surprenante et séduisante.
Creative Paper : Pouvez-vous évoquer pour nous votre parcours, votre formation ? Comment êtes-vous devenue une artiste du papier ?
Yulia Brodskaya : Lorsque je regarde en arrière, je me souviens que mon chemin artistique a débuté le jour où mes parents m’ont emmenée à l’âge de 6 ans dans une école d’art. Depuis, je n’ai jamais cessé de pratiquer l’art sous une forme ou sous une autre. Plus tard, j’ai naturellement étudié dans ce domaine et j’ai décroché un diplôme en Design graphique en Angleterre. Pendant tout ce temps, j’ai toujours ressenti une fascination particulière pour le papier. Dans le cadre de mes loisirs, je testais différentes techniques. Mais j’étais loin d’imaginer que je pourrais un jour vivre de cette activité !
CP : Comme êtes-vous arrivée au papier et à son utilisation dans vos créations ?
YB : Cela m’a pris un peu de temps pour réaliser que tout ce qui touchait au digital n’était pas fait pour moi. Je me suis d’abord essayé aux illustrations à la main, satisfaisantes mais elles n’avaient rien de spécial. C’est lorsque j’ai trouvé un moyen d’associer mon amour du papier à la typographie que j’ai su que je tenais quelque chose d’unique. Et le fait que ma première réalisation soit mon nom « Yulia » renforça l’idée que j’avais imprimé mon sceau sur cette nouvelle technique. À partir de ce jour, je n’ai cessé de développer mon style en répondant à de nombreuses opportunités de missions pour l’édition, des campagnes publicitaires pour des entreprises mondiales. J’ai ainsi réalisé 200 projets au cours des 8 dernières années !
CP : Pouvez-vous nous parler plus précisément de votre passion de la typographie, à travers vos travaux « TypoGraphic » ?
YB : Je crois qu’il s’agit de l’héritage de mes années en design graphique. J’aime traiter un mot ou un message comme une image et « illustrer les mots » visuellement avec du papier. Cela donne une signification supplémentaire au message.
L’art de Yulia Brodskaya se situe entre le tracé du pinceau et le volume. Il crée de grandes fresques complexes, colorées et audacieuses dans les formes entrelacées. Derrière ces créations se cache un immense travail de découpe, de mise en forme, de collage que seule une passionnée peut mener avec une telle virtuosité. Entrons dans les coulisses de son atelier…
CP : Votre manière d’utiliser le papier est vraiment atypique. Comment procédez-vous ? Pouvez-vous nous expliquer les étapes de création et les techniques employées ?
YB : Une fois que je sais où je veux aller, je passe à l’étape des esquisses. Dans la plupart des cas, je réalise des esquisses très détaillées au pinceau avant de bâtir la création en 3D. Car une fois que la pièce de papier est collée, je ne peux la retirer sans endommager le fond. Je dois donc avoir dès le début une idée assez précise de ce que je fais. Toutefois, il y a toujours de la marge pour faire des choix créatifs, en fonction de la manière dont se développe la réalisation. Au final, le résultat n’est donc jamais à 100 % la copie de l’esquisse initiale.
CP : Votre technique est assez proche du trait, comme si vous dessiniez avec du papier.
YB : En effet, je compare ma technique à du vrai dessin, pour mettre en valeur la liberté et la fluidité de ma façon toute personnelle de manipuler le papier. Si je prends un crayon et dessine une ligne, cela me prendra une seconde. Or, pour créer une « ligne » à l’aide d’une bande de papier j’aurai besoin de procéder en de nombreuses étapes : mesurer la longueur souhaitée de la bande, la couper, lui donner une forme, la tester sur la surface et corriger si la forme ne fonctionne pas du premier coup. Ensuite, je trempe la bande de papier dans de la colle, la place et la maintiens pendant quelques secondes jusqu’à ce que la colle prenne. Cette manipulation se répète alors encore et encore et dure bien plus longtemps qu’un véritable dessin.
CP : Vos réalisations ressemblent à des peintures ou des paysages. Comment vous vient l’inspiration ?
YB : Quand je travaille sur un projet pour un client, son brief est le point de départ de mon inspiration. En ce qui concerne mes travaux personnels, je m’immerge dans la couleur, j’observe la nature (aussi bien son design que ses coloris) et j’explore le potentiel du papier.
CP : Avez-vous l’habitude d’utiliser les papiers Antalis ? Lesquels en particulier ? Et quels sont vos favoris ?
YB : J’utilise en effet les papiers Arjowiggins Creative Papers. Mon grand favori est le Pop’Set car la gamme regroupe de nombreuses couleurs formidables et le poids et la qualité sont parfaits pour un travail de roulage et de mise en forme de mes bandes de papier.
CP : Quels sont vos prochains projets ?
YB : Je suis en permanence en train d’expérimenter et explorer de nouvelles façons de mettre en œuvre mes techniques. Je travaille notamment sur des portraits en papier de vieilles et jeunes personnes sous un angle décoratif inattendu.
#Justaskantalis