S’inscrivant dans la droite ligne du partenariat établi avec Antalis Creative Power, The A Paper entend explorer les thématiques souvent négligées et sous-estimées qui animent pourtant si fort la scène graphique contemporaine. Pour la sixième et dernière livraison de cette série, nous avons invité Yah-Leng Yu (YY), du studio Foreign Policy basé à Singapour, Jesse Reed (JR), du bureau de design Order basé à New York, et Morgane VanTorre (MVT), typographe basée à Paris, à présenter chacun une « règle » à suivre et à respecter pour le secteur du design graphique. Leur réflexion a donné lieu à la réalisation d’une série de fonds d’écran graphiques aujourd’hui proposés en téléchargement gratuit à partir de la boutique de The Brand Identity.
S’inscrivant dans la droite ligne du partenariat établi avec Antalis Creative Power, The A Paper entend explorer les thématiques souvent négligées et sous-estimées qui animent pourtant si fort la scène graphique contemporaine. Pour la sixième et dernière livraison de cette série, nous avons invité Yah-Leng Yu (YY), du studio Foreign Policy basé à Singapour, Jesse Reed (JR), du bureau de design Order basé à New York, et Morgane VanTorre (MVT), typographe basée à Paris, à présenter chacun une « règle » à suivre et à respecter pour le secteur du design graphique. Leur réflexion a donné lieu à la réalisation d’une série de fonds d’écran graphiques aujourd’hui proposés en téléchargement gratuit à partir de la boutique de The Brand Identity.
Un projet n’est bon que si le client l’est également,
par Foreign Policy
Un bon client est quelqu’un qui est tout à la fois doté d’une vision raisonnable et capable d’un jugement averti. Il est parfaitement en mesure de saisir les tenants et les aboutissants du processus créatif et, si tel n’est pas le cas, son ouverture d’esprit est alors à même d’intégrer les enjeux qu’implique ce processus. Un bon client est également quelqu’un qui accepte de faire sa part de travail et de recherches et qui, ce faisant, se trouve en mesure de pousser et d’élever l’intervention des designers et le fruit de leur travail au sommet de leur art. Le bon client est donc disposé à apprendre et à collaborer avec les designers pour faire équipe et parvenir ainsi à la réalisation du meilleur produit qui soit pour son entreprise / ses clients. Car, en définitive, et comme je me plais souvent à le répéter : un projet n’est bon que si le client l’est également.
Nous tâchons alors quand même de tout mettre en œuvre afin de fournir le meilleur de nous-mêmes dans la limite des possibilités qui sont les nôtres. Nous mettons au point des « systèmes » et des plans sur lesquels il nous est possible de nous appuyer pour mieux gérer et contrôler la situation.
Nul besoin de dire à quel point ce type de situation met fortement à l’épreuve les compétences qui sont les nôtres en tant que gestionnaires de projet et de clients.
Si, bien sûr. Il ne fait aucun doute que l’expérience joue ici un rôle de tout premier plan. Qu’il s’agisse d’interactions comportementales ou verbales, l’expérience permet en effet d’identifier immédiatement un certain nombre de signes révélateurs.
Ce sont généralement de petits indices qui permettent de déceler ces signes : la façon dont les clients se sont préparés à la rencontre, s’ils ont effectué des recherches sur notre studio avant de nous rencontrer… J’estime d’ailleurs à cet égard qu’une première rencontre ne devrait jamais se limiter au seul passage en revue de la gamme de nos services et de nos réalisations avec le client potentiel. La question de savoir si les clients ont effectivement réalisé leur part de travail sur leur propre secteur d’activité avant la rencontre revêt également une grande importance. Et puis il y a la manière dont ils s’adressent à nous, la façon qu’ils ont de se référer à nous en tant que « fournisseurs », « designer » ou « consultants » ; dans la plupart des cas, il n’est aussi jamais très bon que la rencontre revête un caractère trop formel ! (rires)
La question du budget est également cruciale, et, lorsque nous leur demandons s’ils ont un chiffre en tête à ce sujet, s’il y un blanc, cela peut aussi être un signe révélateur.
Pas de Moodboards par Order
Parce que j’estime que les mood boards ne peuvent, in fine, qu’aboutir à des dérivés visuels. Je ne nie nullement le fait qu’il soit difficile de créer quelque chose de véritablement unique, mais je considère que la tentation qu’il peut y avoir à fonder son approche sur des influences esthétiques plutôt que sur des connexions porteuses de sens ne fait qu’alimenter davantage le cycle de l’uniformité. Chez Order, nous estimons par conséquent que les mood boards constituent un défaut fondamental propre à altérer tout processus de conception.
Il est bien sûr important d’être bien conscient du travail produit par notre profession. Il est également important de s’en trouver enthousiasmé ! Et même, n’ayons pas peur des mots, d’avoir des idées ! Mais à la fin de la journée, une fois que l’on a absorbé ce que propose l’environnement dans lequel nous évoluons, c’est sur les relations porteuses de sens qu’il faut se concentrer pour pourvoir créer, et non sur ce qui a déjà été créé pour quelqu’un d’autre.
Nous commençons par écouter nos partenaires et nous nous efforçons de bien saisir la position qui est la leur. En général, ils nous contactent parce qu’ils ont besoin d’un « outil », qui peut tout aussi bien être un logo, un modèle ou un site Internet. Notre première tâche consiste alors à leur fournir cet outil. Ensuite, une fois que nous avons une idée bien claire de ce qui doit être créé, il est alors possible d’examiner plus en détail la substance qui fait leur existence et de s’en imprégner pour y trouver les relations visuelles (ou conceptuelles) que celle-ci peut susciter. Ce processus implique parfois de prendre part à des cours dans une université, de visiter une ferme ou de suivre une formation sur la blockchain. Il arrive d’autres fois que nous n’ayons que Google ou un livre à notre disposition : chaque processus de découverte prend des allures différentes (et c’est ce qui le rend la chose amusante !). Rien de ce que nous proposons ne se réalise de manière arbitraire, tout est fait dans un but précis.
Créer avec passion et conscience, par Morgane VanTorre
Si j’ai choisi de proposer cette « règle », c’est parce qu’il s’agit, pour moi, d’une manière d’être que tous les designers/artistes se doivent d’adopter à l’égard de leur production. Il me semble en effet primordial de prendre du plaisir à ce que l’on fait. Rien ne me paraît plus important que d’apprécier profondément ce que l’on crée et d’y mettre du sens, même dans le cadre d’une commande. Cela permet de s’investir et de s’impliquer plus facilement au cœur même de la création et de se trouver ainsi pleinement conscient des enjeux et des questions que pose et alimente chaque projet. La passion et la rigueur d’esprit constituent donc, pour moi, deux qualités essentielles propres à avoir une incidence positive sur la réussite de tout projet.
Pour la conception de mon visuel, je voulais utiliser Arthemys Display en misant sur une approche « texturée », afin de donner ainsi l’impression d’une incorporation et d’un dialogue des lettres et des mots avec le fond, avec le support sur lequel ils sont inscrits. Comme si la phrase y prenait tout son relief. Ce faisant, l’effet matériel, subtil et délicat qui se dégage du visuel permet de mettre en valeur l’idée même qu’il promeut.
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